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grande guerre - Page 2

  • Hiver 1917-1918 - Les coups de main de Flirey et de Moncel-sur-Seille

  • Verdun 1917, la reconquête

    Les combats d’octobre et décembre1916 ont permis de reprendre les forts de Douaumont et de Vaux, mais sur la rive gauche de la Meuse, les Allemands disposent encore des excellents observatoires que constituent la cote 304 et le Mort-Homme.

    Lorsque le général Pétain, devenu commandant en chef des armées françaises en mai1917, s’efforce de redresser le moral de l’armée française, il prépare des offensives à objectifs limités qui doivent permettre d’offrir des victoires symboliques. Quoi de plus symbolique que de remporter une victoire éclatante sur le champ de bataille de Verdun? Psychologiquement, il s’agira d’une double victoire: un succès destiné à restaurer le moral de la troupe, qui verra qu’avec des attaques méticuleusement préparées, elle peur renouer avec des victoires qui, pour la première fois depuis le début de la guerre, seront peu coûteuses en vies humaines; et aussi, un succès humiliant pour l’armée allemande, qui perdra ainsi les derniers gains si chèrement obtenus en 1916.

    L’offensive française est lancée le 20 août 1917, de part et d’autre de la Meuse, avec quatre corps d’armée soutenus par une très puissante artillerie. Dès le premier jour, presque tous les objectifs sont conquis, même si le succès est parfois coûteux. Seule la cote 304 résiste, mais elle tombe dès le 24août. Il s’agit de la première grande victoire française depuis les échecs du Chemin des Dames et son retentissement est énorme, aussi bien pour la population française que pour l’armée, qui reprend confiance en sa valeur, en son armement, en ses chefs.

    Au sommaire :

    • Verdun 1917, la reconquête
    • Les attaques préventives allemandes, 28juin – 16août 1917
    • La veillée et la préparation d’artillerie
    • À l’assaut de la cote 304
    • La conquête des tunnels du Mort-Homme, 20août 1917
    • Le 16e corps à l’assaut de Cumières
    • Le 15e corps, de Beaumont à Samogneux
    • L’aile droite attaque
    • Prise de la cote 304 et fin de l’offensive

     

    ‡ Tranchées, Hors-série 13, Verdun 1917. La reconquête. A commander sur http://www.tranchees.fr 

  • La Grande Guerre

    Le conflit mondial de 1914-1918 ouvre tragiquement le XXe siècle.

    Sondant les mentalités, l'action des chefs comme des humbles, des civils comme des militaires, interrogeant les attitudes de ceux qui décident, autant que de ceux qui vivent la guerre dans le froid des usines ou dans la boue des tranchées, François Cochet, professeur d'histoire contemporaine à l'Université de Lorraine, englobe toutes les dimensions de ce conflit total.

    Synthèse d'ampleur refusant de céder à une lecture partisane et exclusivement hexagonale, l'ouvrage répond ainsi à toutes les questions sur cet affrontement dantesque.

    Ce livre demeure la meilleure synthèse disponible sur ce qui fut la première hyperguerre. Menée selon une démarche d'historien, elle permet de comprendre cette période charnière.

     

    ‡ La Grande Guerre, François Cochet, éditions Perrin, coll. Tempus, 2018, 576 p., 11 €.

  • Les chroniques de Nicolas Blandin

    Nicolas Blandin est journaliste dans un quotidien parisien. Sa direction l’envoie en Meuse au début de septembre 1915. Il doit rédiger des chroniques hebdomadaires sur les combats qui se déroulent dans ce département et sur la situation des populations qui subissent les affres de la guerre. A cet effet, Nicolas Blandin parcourra la Meuse non occupée pendant plus d’un an, interrogera des militaires, gradés et soldats, des responsables civils… Il découvrira parfois des personnalités étonnantes, des dévouements émouvants mais aussi, le plus souvent, des hommes et des femmes sublimes dans la simplicité de leur quotidien. Le stoïcisme de ceux-ci doublé d’une abnégation hors du commun ressemble à de l’héroïsme. Les Meusiens rencontrés en ville et à la campagne et les soldats rencontrés au front ou à l’arrière attirent l’admiration du journaliste. Il ne cessera durant ces cinquante et une chroniques de leur rendre un vibrant hommage.

    Multipliant recherches et documentation, l’auteur s’est passionné pour le personnage fictif de Nicolas Blandin, né de son imagination et de la volonté du Conseil départemental de la Meuse commémorant les années du centenaire de la Grande Guerre.

     

    ‡ Les Chroniques de Nicolas Blandin, Xavier Pierson, Dacres éditions, 2017, 170 p., 12 €.

  • Carnets d'un fantassin (7 août 1914 - 16 août 1916)

    La Collection Mémorial de Verdun présente une nouvelle édition des "Carnets d'un fantassin" permettant de découvrir un carnet supplémentaire inédit à ce jour, couvrant une période de convalescence d’une année et offrant un regard, en contrepoint des combats, sur la vie à l’arrière.
    Cette édition est préfacée par François Cochet, spécialiste de l'histoire militaire à l'Université de Lorraine.

    Les carnets de combattant qui sont présentés vont du vendredi 7 août 1914 au mercredi 16 août 1916. Le texte se divise en quatre grandes parties. La première partie a trait au combat de couverture dans les Hauts-de-Meuse, à la bataille des frontières, à la retraite, à la Marne, et au début de la course à la mer. Gravement blessé, Charles Delvert interrompt la rédaction de ses carnets à partir du 26 septembre 1914.

    La deuxième partie présente le texte d’un carnet inédit, l’auteur ayant repris la plume au début de novembre 1914 pour relater une période de convalescence passée principalement dans un Paris vivant à l’arrière des combats.

    La troisième est l’histoire de la 8e compagnie du 101e régiment d’infanterie, reconstitué après l’attaque du 25 septembre 1915 en Champagne, et qui mourut au cours de la défense du fort de Vaux (1er au 15 juin 1916).

    La quatrième partie nous fait vivre dans les tranchées de Maisons-de-Champagne, lesquelles furent un secteur estimé calme en cet été 1916.

     

    ‡ Carnets d'un fantassin 7 août 1914 - 16 août 1916, Charles Delvert, Dacres éditions, 2017, 468 p., 18 €.

  • Longwy, la forteresse dévastée (21-26 août 1914)

    Voulue par Louis XIV et réalisée contre son gré par Vauban, la forteresse de Longwy possède le triste privilège d'avoir été quatre fois assiégée… et quatre fois prise. Un cinquième assaut des vieilles murailles eut encore lieu en 1940 et, là encore, le sort fut contraire aux défenseurs.

    Si les trois premiers sièges qu'elle a connus (1792, 1815 et 1870) ne l'ont pas trop meurtri, celui de 1914 détruisit entièrement la ville haute, enserrée dans des fortifications totalement dépassées face à l'artillerie moderne déployée par l'armée du Kronprinz en personne. Longwy-Haut est la première ville à avoir été entièrement rasée au cours de la Première Guerre mondiale.

    Sa reconstruction lui a redonné en partie son aspect d'antan - même si seuls quelques bâtiments emblématiques (église, hôtel de ville, puits de sièges, manutention) sont encore d'origine - et a permis de l'ouvrir, moyennant l'arasement d'une partie des remparts, à une expansion rendue nécessaire par le développement de l'activité industrielle dans la ville basse. Nonobstant les ravages qu'elle a subis, la forteresse de Longwy - avec son remarquable ensemble de la porte de France avec son pont dormant et sa demi-lune - a été classée au Patrimoine mondial de l'Unesco en 2008, dans le cadre du Réseau des sites majeurs de Vauban.

    C'est l'histoire de cette forteresse et plus particulièrement celle du siège qui l'a fait entrer dans l'Histoire que ce livre richement illustré (plus de trois cents photos, plans et cartes) se propose de relater. Une promenade dans un passé pas si lointain…

     

    ‡ Longwy. La forteresse dévastée - 21-26 août 1914, Jean-Yves Mary, éditions des Paraiges, 2017, 204 p., ill. (35 €).

  • Bleurville (88) : les poilus bleurvillois "oubliés"...

    Nous venons de commémorer le 99ème anniversaire de la fin de la Première Guerre mondiale autour du monument aux morts qui conserve la mémoire des militaires Morts pour la France durant ce terrible conflit. Un passionné d'histoire locale s’est intéressé aux poilus du village vosgien de Bleurville décédés en 1917. Et à ceux qui ont été oubliés...

    « Si mon grand-père a eu la chance de revenir de cette terrible épreuve, ce ne fut pas le cas de nombre de ses camarades de Bleurville puisque 42 jeunes gens originaires ou installés au village furent tués sur les différents théâtres d’opérations au cours de ces presque quatre années et demie de guerre » note notre historien amateur. Soit plus de 7 % de la population locale qui comptait 571 habitants en 1911.

    La commune perdit quatre de ses enfants en 1917 : Edmond Béclier, Paul Bourgeois, Louis Grandclair et Henri Schuft. Le nombre des victimes est plutôt faible comparée aux autres années de guerre : 4 en 1918, 8 en 1914, 9 en 1916 pour culminer à 12 en 1915. Tous étaient des hommes du rang et appartenaient à des unités stationnés dans l’Est : le 11e génie et le 4e chasseurs à cheval d’Epinal, le 42e d’infanterie de Belfort et le 166e RI de Verdun. Trois de nos Bleurvillois sont tombés face à l’ennemi lors des offensives du printemps 1917 en Champagne et en Meuse. Seul le brigadier Schuft a succombé à un accident en service : affecté à l’origine au 4e RCC, il avait été détaché au 212e régiment d’artillerie. Cependant, tous n’ont pas leurs noms gravés sur le monument aux morts…

    Des soldats oubliés

    Au début des années 1920, lorsque la commune a décidé d'ériger un monument aux morts, les autorités de l'époque ont omis – volontairement ou non – d'inscrire sur la stèle l'exhaustivité des Bleurvillois qui étaient tombés au champ d'honneur : n'ont été retenus que ceux qui résidaient dans la commune au moment de leur décès – qu'ils y soient nés ou qu'ils s'y soient installés ultérieurement. « Nous avons ainsi retrouvé 11 poilus nés à Bleurville dont les noms ne sont pas gravés sur le monument aux morts » précise notre historien vosgien. La plupart avait quitté le village depuis quelques années pour « monter » à Paris afin d'y gagner leur vie, comme Aimé et Camille Béclier, Joseph Fèvre et Joseph Paris. D'autres s'étaient installés dans les Vosges, à Gironcourt-sur-Vraine, Châtenois, Ville-sur-Illon, Monthureux-sur-Saône, ou dans des départements limitrophes, à Bourbonne-les-Bains ou à Saint-Loup-sur-Semouse, ou plus loin, dans l’Aube.

    Si leur village natal ne s'est pas souvenu d'eux à l'heure de leur mort, quelques-uns de ces poilus Bleurvillois ont cependant été honorés par leur commune d’adoption : ainsi, on trouve aujourd'hui des poilus nés à Bleurville sur les monuments aux morts de Noisy-le-Sec, Les Lilas et Pantin (Seine-Saint-Denis), à Saint-Loup-sur-Semouse et à Bourbonne-les-Bains. Deux natifs de Bleurville sont inscrits sur le monument de Monthureux, Charles Kremer et Louis Munier. Mais certains sont restés dans l'anonymat, comme Auguste Doiselet, Joseph Fèvre et Joseph Paris.

    Peut-on espérer, à l'occasion du 100ème anniversaire de la fin de la Grande Guerre, que tous ces enfants de Bleurville Morts pour la France soient définitivement réunis sur le même monument de la mémoire ?

    * * *

    Les 11 "oubliés" du monument aux morts de Bleurville :

    - BECLIER Jules
    - BECLIER Camille
    - BECLIER Edmond
    - BOULANGER André
    - DESBOEUF Jules
    - DOISELET Auguste
    - DOISELET Léon
    - FEVRE Joseph
    - KREMER Paul
    - MUNIER Jules
    - PARIS Joseph

  • Nancy : colloque "Mémoire de 1917 en Russie et ailleurs"

  • 99ème anniversaire de l'Armistice de 1918

    Hommage à tous les soldats morts au champs d'honneur durant la Première Guerre mondiale en ce 99ème anniversaire de l'Armistice du 11 Novembre 1918.

  • Bourmont (52) : commémoration du centenaire de la création de la 2e DI américaine

  • Castelnau, "le quatrième maréchal" 1914-1918

    Le général de Castelnau incarna avec Joffre, Pétain et Foch le haut commandement français pendant la Grande Guerre. Et pour nous Lorrains, il marqua durablement notre région en s'illustrant dans le commandement du 37ème RI à Nancy au début du XXe siècle et remporta l'éclatante victoire du Grand Couronné en septembre 1914.

    Bien qu'ayant eu un rôle prépondérant dans la victoire des armées françaises, notamment en 1914, il fut le seul des quatre à ne pas avoir été élevé à la dignité de maréchal de France. Et pourtant, sans la victoire décisive de Castelnau à la bataille de la Trouée de Charmes puis celle du Grand Couronné à l'est de Nancy, le "miracle de la Marne" n'aurait pas été possible. Verdun n'aurait pas été davantage sauvé sans les décisions que le général de Castelnau prit sur place dès les premières heures de l'attaque allemande. L'armistice du 11 novembre 1918 empêcha en Lorraine la grande offensive qui aurait dû conduire le groupe d'armées qu'il commandait en Allemagne.

    Tout au long du conflit, pour des raisons politiciennes - et en raison également de ses fortes convictions catholiques -, le gouvernement l'écartera du commandement en chef et le privera après l'Armistice du bâton de maréchal que l'opinion publique réclamait pour lui...

    À l'appui d'une impressionnante masse documentaire jusqu'ici peu exploitée, Benoît Chenu éclaire l'action du général Edouard de Castelnau dans les grandes opérations du front occidental. Ces pages d'histoire militaire contribuent grandement à la connaissance de la guerre de 14-18 - et particulièrement en Lorraine - et à celle d'une personnalité dont l'influence s'imposa au-delà du monde militaire dans l'entre-deux-guerres. 

    L'auteur, arrière-petit-fils du général de Castelnau et officier de réserve, manifeste depuis toujours une passion pour l'histoire militaire.

     

    ‡ Castelnau. "Le quatrième maréchal" 1914-1918, Benoît Chenu, éditions Bernard Giovanangeli, 2017, 442 p., ill. (25 €).

  • Serqueux (52) : il y a cent ans, le Zeppelin L49 était abattu

  • Bourmont (52) : exposition "Les Américains dans le pays de Bourmont - 1917-1919"

    A l'occasion de la commémoration de la création de la 2ème Division d’infanterie américaine à Bourmont (Haute-Marne, ancien Bassigny lorrain) le 26 octobre 1917, la Société historique et archéologique du pays de Bourmont présentent une intéressante exposition sur "La mémoire retrouvée. Les Américains dans le pays de Bourmont - 1917-1919" du 26 octobre 2017 au 11 novembre 2018.

     

    ‡ Plus d'infos sur http://www.shab.fr/

  • Clemenceau au front

    Des Vosges à la mer du Nord, de la Somme à Verdun, au mépris du danger et malgré son âge – il a 72 ans au début de la guerre – Clemenceau n’a cessé d’aller sur le front. Au cours de plusieurs dizaines de voyages, comme journaliste, comme parlementaire et, à partir de novembre 1917, comme président du Conseil, il prend le « pouls » des combattants, cherche à obtenir des informations de première main, et, grâce à son inflexible détermination, galvanise poilus et civils.

    Accompagné du général Mordacq, son chef de cabinet militaire, il sillonne les champs de bataille avec une idée fixe : se rendre en première ligne. Ainsi, le front de Lorraine fut une de ses destinations privilégiées. Téméraire, il n’hésitera pas un jour à ramper sur plusieurs centaines de mètres afin de rejoindre les soldats d’un poste avancé, stupéfaits de voir arriver le président du Conseil ! Il échappera aussi à plusieurs reprises au pire, sous le « marmitage » ennemi…

    Clemenceau au front décrit, pour la première fois, les principaux déplacements du Tigre grâce aux témoignages de Mordacq, Poincaré, Foch, ou même du jeune Churchill, qui, un jour, suivit le Tigre jusqu’à en être épuisé… Ces récits dessinent le portrait attachant d’un vieillard qui jette toutes ses forces dans la bataille et fait plier le destin.

    L'ouvrage est servi par des clichés d'époque pour la plupart inédits.

     

    ‡ Clemenceau au front, Samuël Tomei, éditions Pierre de Taillac, 2017, 176 p., ill. (14,90 €).

  • La France mutilée : 1871-1918, la question de l'Alsace-Lorraine

    Défaite de Sedan, siège meurtrier de Paris, guerre civile, perte de l’Alsace et d’une partie de la Lorraine : le conflit de 1870-1871, l’« Année terrible » de Victor Hugo, fut un véritable traumatisme pour toute une génération d’hommes politiques. Au premier chef, les 107 parlementaires, parmi lesquels Hugo, Gambetta, Clemenceau, Carnot, Schoelcher - sans oublier les représentants des territoires de l'est de la France tombés dans l'oubli aujourd'hui -, favorables à une guerre à outrance pour la défense d’une République une et indivisible, qui refusèrent le 1er mars 1871 de voter l’amputation d’une partie du territoire français. La plupart d’entre eux poursuivit une carrière politique en France, ou bien au sein du Reich pour les représentants de l’Alsace-Lorraine annexée. Tous avaient nourri le même désir de revanche contre l’Allemagne. Une aspiration qui trouvera son aboutissement dans la déclaration de guerre de 1914.

    L’itinéraire de ces protestataires nous éclaire sur les événements politiques et militaires du premier XXe siècle. Où l’on voit que les questions d’organisation européenne et le combat pour la suprématie sur le continent étaient déjà des questions majeures il y a cent cinquante ans – même si nul n’envisageait, alors, de les régler pacifiquement...

     

    ‡ La France mutilée. 1871-1918, la question de l'Alsace-Lorraine, Fabien Conord, éditions Vendémiaire, 2017, 281 p. (22 €).

  • Le Journal de route du docteur Jean Thiéry de Contrexéville - Année 1917

    Le Cercle d'études locales de Contrexéville poursuit la publication du Journal de route du docteur Jean Thiéry, originaire de la ville thermale de la plaine des Vosges.

    Cent ans après, nous revivons les moments de l'année 1917 que ce médecin aide-major de réserve vécut auprès de tous les "éclopés" civils et militaires de cette guerre qui s'éternisait...

    Depuis octobre 1916, le docteur Thiéry est consultant auprès des populations civiles de la région de Wassy, en Haute-Marne. L'hiver 1916-1917 sera long et froid. Il partage la vie de la population de l'arrière qu'il soigne gratuitement. Il en profite pour analyser dans son Journal le comportement des civils dans ce bourg de l'arrière-front. En ne faisant pas toujours preuve d'un grand humanisme, lui le médecin qui épouse les opinions radicales-socialistes et franc-maçonnes...

    A partir d'avril, il est mis en attente d'une nouvelle affectation : d'abord à Neufchâteau puis à nouveau en Champagne, à Saint-Dizier. Il y constate les carences du service hospitalier militaire qu'il dénonce, critiquant ouvertement la hiérarchie militaire d'active. En même temps, il commente dans son diaire les événements internationaux du moment : l'entrée en guerre des américains, la révolution russe, les combats en Italie...

    Durant l'été 1917, Thiéry est envoyé à quelques kilomètres du front, aux Hôpitaux d'observation et d'évacuation en tant que médecin-chef de l'ambulance 14/5 ; d'abord à Prouilly, près de Reims sur le front de l'Argonne, puis à Lachapelle-sous-Rougement, près de Belfort, sur le front de l'Alsace jusqu'à la veille de l'année 1918.

    Il nous donne l'occasion de revivre l'actualité de cette année charnière de la Grande Guerre. Lors de ses permissions dans les Vosges ou en Haute-Marne, il témoigne de l'état d'esprit de l'arrière. Lui-même renoue très vite avec ses habitudes privilégiées, goûtant les avantages de son grade et de sa situation professionnelle plutôt favorisée... Ce faisant, il laisse transparaître une personnalité très critique à l'égard des ses confrères et est particulièrement dénué de compassion vis-à-vis de ses patients.

     

    ‡ Journal de route du docteur Jean Thiéry de Contrexéville (Vosges) - 1917, tome 4, Cercle d'études locales de Contrexéville, 2017, 185 p., ill. (12 €).

  • Ludres (54) : expo' "Les femmes dans la Grande Guerre et les villages de la frontière"

  • Stenay rend hommage aux artistes de la Grande Guerre

  • Un Lorrain au coeur des deux guerres : Mémoires du colonel Adrien Henry

    Né en 1888 dans une famille d'agriculteurs de la Meuse, Adrien Henry est mobilisé au 161e régiment d'infanterie en août 1914 et va se dévouer complètement à son pays. Sergent puis rapidement officier, il va participer à toutes les grandes batailles de la Grande Guerre avec un courage surprenant : Marne, Champagne, Verdun, Somme, Chemin des Dames... Il sera blessé treize fois, gazé, prisonnier, évadé dans des conditions étonnantes. Il continuera avec les armées blanches de Pologne puis participera à l'occupation de la Ruhr avant de rejoindre la gendarmerie.

    C'est à la tête de ses gendarmes de l'Indre qu'il va faire face à la débâcle en mai 1940. A l'armistice, il est mis d'office à la retraite ayant renoncé à suivre le maréchal Pétain. Affecté à la préfecture de Châteauroux, une nouvelle vie de résistant commence face à la Milice et à la Gestapo. Il aidera des Juifs, des jeunes STO et des résistants.

    En 1944, ayant retrouvé son commandement de gendarmerie, il va participer à la reddition d'une colonne allemande de 18 000 hommes et sera amené à lutter contre l'activisme communisme de l'après-Libération.

    En 2012, la 118e promotion de l'Ecole des officiers de la gendarmerie nationale a pris le nom de baptême "Colonel Adrien Henry".

    A partir d'archives familiales et des Mémoires du colonel Henry, son fils et son petit-fils ont réalisé un remarquable travail de synthèse sur les activités militaires de leur ancêtre. Homme de caractère, Adrien Henry gardera droiture, constance, courage et détermination, refusant le confort de l'arrière ou les avantages de la collaboration. Ainsi, avec ses nombreuses blessures de guerre et ses engagements volontaires dans l'armée, il est devenu l'un des militaires les plus décorés de France au XXe siècle.

     

    ‡ Un Lorrain au cœur des deux guerres. Mémoires du colonel Adrien Henry 1914-1918 et 1939-1945, Michel et Frédéric Henry (prés.), éditions Ysec, 2017, 267 p., ill. (18 €).

  • Les troupes de forteresse en Lorraine et en Alsace 1914-1940

    Après la défaite de 1870, les troupes de forteresse constituent un corps indispensable pour la refonte de l'armée de la République. Mais à mesure que l'idéologie du "tout offensif" reprend le dessus, les fortifications tombent peu à peu en désuétude jusqu'au bain de sang de 1914... La belle tenue au feu de plusieurs garnisons durant la Grande Guerre n'enraie pas cette crise de confiance. Dans l'immense conflit qui s'engage, où chaque ressource compte, les troupes de forteresse sont réduites à leur plus simple expression.

    Mais l'année 1916 vient bouleverser la donne. Contre toute attente, le début de la bataille de Verdun remet la fortification au premier plan du système défensif militaire. Après l'ouverture des "travaux 17" et l'enfouissement toujours plus poussé des défenseurs sous les forts, à plusieurs dizaines de mètres de profondeur, la Ligne Maginot trouve bien sa genèse à Verdun.

    En 1940, les ouvrages de nouvelle fortification abritent des communautés hors normes, les équipages. L'ouvrage s'attache à étudier à la fois leur environnement matériel et leur univers mental qui se révèle fascinant.

     

    ‡ Les troupes de forteresse en Lorraine et en Alsace 1914-1940, Michaël Séramour, éditions Sutton, 2017, 167 p., ill. (19 €).

  • Entre deux patries

    Martin, Aloyse, Altfrid, Éric, Elsa, Aurore… Lorrains et Allemands du Reichsland, sont arrivés à l'âge d'homme au tournant des années 1910. Loin des postures chauvines qui empoisonnent les relations entre le coq gaulois et l'aigle germanique, ces garçons et ces filles composent une nouvelle partition placée sous le signe d'une fragile synthèse germano-latine.

    Leur destin bascule avec celui de l'Europe au cours de l'été 1914. Prise en étau dans une conflagration qui s'étend aux dimensions du monde, la terre d'Empire est soumise aux redoutables épreuves d'un état de guerre où les simplismes l'emportent sur le subtil équilibre entre France et Allemagne.

    Un siècle après les événements, un hommage, sous la forme d'un récit à la croisée entre l'histoire et la fiction, rendu à une génération dont les espérances ont été brisées par un conflit mondial aux allures d'apocalypse et emportées dans un après-guerre où la loi d'airain des vainqueurs s'imposa sans vergogne aux populations d'un empire disparu.

    Bel hommage, dans ce roman historique rédigé sous la forme d'un journal, à une génération d'Alsaciens-Lorrains brisée par un destin contraire à leurs aspirations... et pour en finir avec les mensonges de l'historiographie républicaine.

    Né en 1977 à Metz, historien de formation, auteur de plusieurs articles dans des revues d'histoire, Jean-François Thull consacre ses travaux à l'histoire contemporaine de l'Europe et de sa petite patrie lorraine.

     

    ‡ Entre deux patries, Jean-François Thull, éditions des Paraiges, 2017, 125 p. (13 €).

  • Villey-Saint-Etienne (54) : Les Américains débarquent au fort du Vieux-Canton le 2 avril

  • Le mythe du sauveur américain 1917-1918

    À chaque anniversaire de la victoire de 1918, documentaires, articles et autres livres mettent en avant le rôle capital joué par l’armée américaine dans la défaite de l’Allemagne. Les films d’époque sont rediffusés : arrivée massive des troupes américaines dans les ports français, entraînements à l’arrière du front, défilés impeccables... Ces images qui avaient été tournées pour démontrer que le nouvel allié américain était très puissant ont parfaitement rempli leur rôle : remonter le moral des civils et des soldats qui combattaient depuis 1914. Mais cette propagande a eu une conséquence inattendue : convaincre les générations suivantes que la victoire de 1918 était d’abord une victoire américaine !

    Or, les faits démontrent le contraire : l’armée américaine est principalement transportée par la marine britannique, elle est équipée par les industriels européens et entraînée par l’armée française ! Et elle n’est évidemment pas la plus représentée sur le front : en mars 1918, alors que 110 divisions françaises, 56 britanniques, 12 belges, 2 portugaises luttent sur le front occidental contre 192 divisions allemandes, seules 2 divisions américaines sont présentes !

    Pour la première fois, cet essai passionnant ose remettre en cause le mythe du « sauveur américain » qui nous fait croire, depuis près d’un siècle, que la victoire de 1918 est américaine alors qu’il s’agit avant tout d’un remarquable succès français, britannique et italien. Pour en finir avec la propagande pro-américaine.

     

    ‡ Le mythe du sauveur américain 1917-1918. Essai sur une imposture historique, Dominique Lormier, éditions Pierre de Taillac, 2017, 116 p., ill. (14,90 €).

  • Ecrire en guerre, 1914-1918

    Nombre de familles, en France et dans les différents pays ayant participé à la Grande Guerre, conservent des archives de cette période. Cent ans après, ces archives privées éveillent la curiosité émue des générations actuelles et retiennent l'attention des historiens.

    Dans cet ouvrage, les auteurs tentent de répondre aux questions suivantes : qui conserve aujourd'hui ces archives privées (familles, institutions privées, services publics) ? En quoi consistent-elles (correspondances, photographies, journaux intimes) ? Qui firent leurs auteurs (militaires ou civils, hommes de troupes ou officiers, présents sur le front ou à l'arrière, en France ou dans d'autres pays belligérants) ? Quels ont été leurs usages successifs depuis la guerre jusqu'à aujourd'hui (mémoire familiale, témoignages, publications scientifiques, romans) ?

    Les détenteurs d'archives familiales qui s'interrogent sur le sort à réserver aux documents hérités de leurs ancêtres auxquels ils souhaitent rendre hommage y trouveront de nombreuses réponses à leurs questions. Ce livre s'adresse aussi aux étudiants en histoire, aux chercheurs et, plus largement, à tous ceux qui ressentent le besoin d'en savoir plus sur les archives de ce conflit mondial qui a tant marqué notre histoire.

     

    ‡ Ecrire en guerre 1914-1918. Des archives privées aux usages publics, Philippe Henwood et Paule René-Bazin (dir.), PUR, 2016, 195 p. (20 €).

  • La Grande Guerre à Dieulouard

    L'abbé Gustave Clanché (1869-1957), curé de Dieulouard à partir de 1908, publia le compte rendu des événements vécus durant la Première Guerre mondiale dans sa paroisse dans le bulletin paroissial entre 1925 et 1932.

    La précision du témoignage étonne le lecteur du début du XXIe siècle : le prêtre livre le récit au jour le jour des événements civils et militaires qui furent le quotidien des Scarponais - les habitants de Dieulouard - pendant ces quatre années de guerre.

    A travers son récit, on découvre combien Dieulouard a payé très cher sa proximité avec la ligne de front, sa situation stratégique dans l'axe de la vallée de la Moselle ainsi que la présence de la "grosse pièce" d'artillerie que les Allemands n'ont eu de cesse de débusquer et de détruire.

    L'ouvrage est illustré de plus 130 cartes postales et photographies anciennes qui rendent vivant le témoignage du curé Clanché.

     

    ‡ La Grande Guerre à Dieulouard par l'abbé Gustave Clanché, Michel Tête (prés.), éditions des Amis du Vieux Pays, 2016, 112 p., ill. (24 €).

  • Quand la marine impériale bombardait Nancy - 1916-1917

    Le "canon de Hampont", souvent appelé le "Gros Max", est une très grosse pièce d'artillerie de la marine allemande, mise en place pour un emploi terrestre en Moselle, entre Hampont et Château-Salins.

    A partir du 1er janvier 1916 et jusqu'au début de 1917, ce super canon de 260 tonnes exécute, par-dessus le front, des bombardements sur trois agglomérations de l'est lorrain : Nancy, Dombasle-sur-Meurthe et Lunéville. Servi par des canonniers marins, il crache, à une trentaine de kilomètres, environ 150 énormes obus qui occasionnent des dégâts et provoquent des victimes.

    Cent ans plus tard, il ne reste rien de cette pièce. Sur son site subsistent des vestiges ; son activité et ses conséquences ont laissé des traces dans les archives et son souvenir s'est transmis dans la mémoire des habitants des localités concernées par sa présence et ses tirs. Pourtant, ce "Gros Max" semble méconnu du grand public. Grâce à cet ouvrage, le lecteur va mieux connaître cet épisode de la Grande Guerre.

    L'ouvrage ne se limite pas à décrire le "Gros Max", il passe en revue tout ce qui, dans ce matériel, constitue une "démesure" par rapport à son importance dans l'Histoire : d'une part ses dimensions, ses performances, son environnement, ses soutiens et sa logistique ; d'autre part sa place dans les préoccupations des autorités militaires et civiles françaises. Il explique notamment les raisons de l'emploi d'une telle pièce d'artillerie lourde et cherche à découvrir pourquoi le haut commandement allemand a interrompu son activité.

    La diversité des aspects abordés et la richesse de l'iconographie résultent de la collaboration des auteurs qui ont mis en commun leurs connaissances et leurs fonds.

     

    ‡ Quand la marine impériale bombardait Nancy 1916-1917, collectif, éditions Gérard Klopp, 2016, 99 p., ill. (24 €).

  • La guerre aux portes de Saint-Mihiel

    Saint-Mihiel. Ce nom reste encore bien attaché au souvenir de la Première Guerre mondiale. Il est associé à la hernie formée sur le front en Lorraine entre septembre 1914 et septembre 1918 et qui prit le nom de « saillant de Saint-Mihiel ». À proximité de la ville, les combats les plus sanglants de la guerre eurent lieu en forêt d’Apremont, du bois Brûlé au bois d’Ailly, de l’automne 1914 au printemps 1915. Mais avant que le front ne se fixe sur ces espaces de malheur à la fin septembre 1914, le pays sammiellois fut le témoin d’un duel titanesque entre les forts du rideau des hauts de Meuse et les artilleurs allemands et autrichiens des batteries lourdes chargées de les neutraliser.

    Dans ce livre, Nicolas Czubak présente l’arrivée des troupes bavaroises à Saint-Mihiel, le destin des garnisons des forts du Camp des Romains et de Liouville, le passage de la guerre de mouvement à celle de position à l’automne 1914 en forêt d’Apremont ainsi que la montée en puissance des moyens de destruction dans le massif forestier en 1915.

    Appuyé sur de nombreux témoignages et sur une abondante documentation photographique composée de plus de 230 clichés issus de la collection de l’Association pour la sauvegarde du fort de Liouville (ASFL) et de fonds privés, cet ouvrage nous présente, à hauteur d’hommes, la guerre sur cette partie du front de 1914 à 1916.

     

    ‡ La guerre aux portes de Saint-Mihiel, Nicolas Czubak, éditions Ysec, 2016, 152 p., ill. (24).

  • Ce qu'ils auraient fait de l'Alsace-Lorraine...

    A leur entrée dans les villes et les villages de Moselle et d’Alsace en 1918, les soldats français lisaient ces mots partout répétés : « MERCI A NOS LIBÉRATEURS ! ». Libérés, par les soldats de l’Entente, d’une domination chaque jour plus pesante, les Alsaciens-Mosellans devinaient que le militarisme prussien avait rivé, dans l’ombre, pour l’avenir, des chaînes plus lourdes encore.

    Si la guerre avait été courte... mais la guerre a duré : les gouvernants allemands ont eu le temps d’écrire l’angoisse que leur causait, dès août 1914, le problème alsacien-lorrain, et de cette an­goisse, qui allait croissant, ils n’ont pas eu le temps de faire disparaître le témoignage. De cette inquiétude il nous est possible, désormais, d’en donner le témoignage authen­tique, irréfutable que l’Alsace-Lorraine était, pour les gouvernants allemands, un « pays ennemi » et qu’après quarante-quatre années de contact, ils étaient arrivés à cette con­clusion qu’il faudrait profiter de la force que donne l’occupation militaire avec ses lois d’exception, pour la germaniser.

    Dans ce petit ouvrage, l'auteur esquisse très brièvement leurs plans de germanisation du Pays d’empire qu’était l’Alsace-Lorraine depuis 1870 afin de l'intégrer définitivement au Reich.

    L'auteur, Charles Schmidt (1872-1956), né à Saint-Dié, historien et archiviste, réorganisa les archives d’Alsace-Lorraine de 1918 à 1923 et fut président de la Société de l’Ecole des Chartes.

     

    ‡ Ce qu'ils auraient fait de l'Alsace-Lorraine, Charles Schmidt, éditions des Régionalismes, 2016, 70 p., ill. (11 €).

  • Par le fer et le feu

    L'auteur s'attache dans cet ouvrage à transmettre les souvenirs du colonel Auguste Evrard, vosgien, officier d'artillerie de carrière, issu de la promotion 1894 de l'Ecole polytechnique. Auguste Evrard a fait toute la Première Guerre mondiale au XXe corps d'armée. Cette unité ne sera jamais statique : elle s'illustrera sur tous les champs de bataille du Nord et de l'Est. Elle sera présente en Lorraine, Artois, Champagne, trois fois au Chemin des Dames, sur la Somme, à Verdun, en Flandre.

    En regard du texte original du colonel Evrard, Sébastien Evrard, son descendant enseignant à l'Université de Lorraine, y commente ses campagnes, l'attitude du soldat devant le danger et devant l'ennemi, son patriotisme, ses abattements, le quotidien du poilu dans les tranchées...

    Ce témoignage remarquablement documenté et bien illustré éclaire d'un jour nouveau des batailles mal connues, telle cette offensive allemande de mai 1918 qui parvient à enfoncer le front français et s'arrête sur la Marne, ou encore l'offensive franco-américaine de Lorraine en septembre 1918.

     

    ‡ Par le fer et par le feu. Auguste Evrard (1873-1932) - Souvenirs militaires d'un officier d'artillerie lorrain, Sébastien Evrard (prés.), Ysec éditions, 2016, 135 p., ill. (22 €).

  • La bataille aérienne de Verdun en 1916

    En cette année du centenaire de la bataille de Verdun, la prestigieuse revue des pilotes de ligne et de l'armée de l'Air, Icare, vous propose de porter un éclairage sur celle qui se déroula au-dessus des tranchées et des forts, assommés par l’artillerie ennemie.

    En ce début de 1916, l’aviation française ne brillait pas par sa force ; elle était sur ce théâtre d’opérations quatre fois moins nombreuse que celle de l’adversaire. En outre, la chasse allemande était dotée d’une avance technologique certaine, à l’instar du tir synchronisé à travers l’hélice, à comparer à l’arme française tirant par dessus et beaucoup moins performante.

    Devant la suprématie aérienne ennemie empêchant l’observation du front, le général Pétain, alors commandant de la place de Verdun, convoqua le commandant Tricornot de Rose - un lorrain-franc-comtois -, figure de l’aviation de chasse, et lui lance la phrase devenue célèbre : “Rose, je suis aveugle, balayez-moi le ciel”.

    Accélérant en particulier l’introduction du chasseur Nieuport XI dit "Bébé", le haut-commandement français va revoir sa doctrine d’emploi, affectant sur les meilleures machines les meilleurs pilotes. Au risque de diminuer l’efficacité des unités auxquelles ceux-ci sont soustraits, il va préférer une meilleure efficacité collective au détriment des actions individuelles. Le commandement des escadrilles de corps d’armée sera désormais calqué sur celui des secteurs de l’infanterie, augmentant la performance des réglages d’artillerie et des observations photographiques.

    En cela, le théâtre d’opérations de Verdun, suivi de celui de la Somme l’été suivant, marquera un tournant dans l’efficacité de l’arme aérienne, arme qui sera en mesure de prendre une importance décisive durant les deux dernières années de la Grande Guerre.

    Le numéro 238 de la revue Icare revient en détail - et avec un dossier richement illustré - sur cet épisode passionnant mais méconnu de la Grande Guerre.

     

    ‡ Icare, La bataille aérienne de Verdun 1916, revue trimestrielle, n° 238, septembre 2016, 212 p., ill. (20 €). Commande possible sur www.revueicare.com